S comme SERVAIS: 26 lettres pour un Généavoyage



S


Comme SERVAIS. Un nom de famille qui m’intéresse au plus haut point et dont j’ai retracé peu à peu quelques éléments. Voici, ce qui m’est arrivé, il y a quelques jours alors que je rendais aux archives d’Arlon avec en-tête les informations suivantes :

Les SERVAIS étaient originaires d’Engreux qui était à l’époque féodale une cour foncière et une haute cour de Justice. La maison existe encore et je suis bien curieuse de pouvoir la visiter un jour. Jean Gérard et Jean Charles Joseph sont les fils de Séverin SERVAIS, ils résident au dit Engreux. 

Nous sommes à la deuxième moitié des années 1700. Jean Gérard est mon sosa 136 (8ème génération) et l’aîné des 5 enfants retrouvés pour l’instant. 

Ce fils aîné de Séverin est laboureur[1], il possède des terres et probablement des bœufs. Il est devenu notable car il est échevin à la cour foncière d’Engreux, son frère Charles Joseph est notaire et deviendra par la suite procureur. Très riches ou moyennement aisés ? Je n’ai actuellement pas idée de l’étendue de leur fortune, par contre ce qui est certain c’est qu’ils savaient lire et écrire ainsi que leurs épouses. 

La cour foncière d’Engreux rend la justice et est une des quatre cours féodales de La Roche (en Ardennes). Le système mis en place n’existe plus à l’heure actuelle. 

Lorsque je vous ai parlé du mariage de Jean Michel SERVAIS et Anne Catherine DUCHENE, je vous ai dit avoir trouvé un document très important. En effet, quelques pages plus loin, j’ai découvert par hasard un autre acte. Celui du troisième mariage de son père, Jean Gérard SERVAIS avec Anne Marguerite SEMETS, Jean Gérard était à l’époque, veuf pour la deuxième fois. Anne Marie DUFOURNY s’était éteinte après lui avoir donné au moins trois fils. 



Sa première épouse Anne Marie VOZ (ma sosa 137) était décédée quelques années avant après lui avoir donné au moins trois fils dont Jean Michel, marié dans la chapelle de Bonnerue. Lire l’évènement ici


Jean Gérard se maria aux âges de 33, de 51 et 58 ans.
Nous sommes le 20 novembre 1785. Ce mariage tardif avec Anne Marguerite SEMETS était-il un arrangement ? On pourrait le supposer, tous deux étaient veufs, visiblement aisés et également cousins, en effet, dans l’acte est indiqué ceci :

« …Ayant au préalable fait les proclamations des trois bans pendant trois dimanches consécutifs et obtenu de notre sanctissime Evêque dispense de troizième grade d’affinité. Signé Jean Gérard SERVAIS et Anne Marguerite SEMETS. » 



Ma joie partagée dans la salle de lecture, m’a permis d’oser aborder la responsable de la salle qui m’avait beaucoup aidée à découvrir les bons registres. Fière de ma découverte, je lui fais part de cet acte, qui tout à coup légitime mes deux sosas et ces trois mariages.
Les signatures et la position l’interpelle et cette gentille dame, de me dire ; Ils étaient instruit alors vous devriez allez à Saint Hubert, il y a certainement des documents qui vont vous intéresser là-bas ! Elle se baisse et de derrière le comptoir, elle me dégote un carnet :


Inventaire des archives des justices subalternes des Duchés de Luxembourg et de Bouillon
                                                                (XV-XVIII siècles)

La voilà qui tourne les pages avec frénésie et qui me montre où je dois chercher. Un ange passe ! Elle ajoute avec un sourire, il va falloir que vous veniez habiter par ici ! C’est trop drôle ! C’est vrai qu’avec tout cela, je n’ai qu’une envie c’est d’y passer des heures et des heures.

Et pourtant, le temps est passé, j’ai terminé mes recherches à Arlon pour le moment, demain je remonte à Bruxelles, j’ai une visite à faire sur le chemin du retour. Je vais essayer de passer à Saint Hubert, je ne voudrais pas manquer cela ! Je rentre et grâce aux photos prises je peux jalonner mes recherches, les dates, les fonds. J’ai peu de temps. Je ne sais pas si je vais arriver à dormir, je suis comme un chercheur de trésors au bord d’une grande découverte. Mon sang bout dans les veines, les doigts sont impatients de feuilleter d’autres documents. Allons, je vais prendre un immense bol d’air et à demain.




[1] Laboureur : Sous l’Ancien Régime, les laboureurs sont généralement des paysans qui se sont enrichis et ont ainsi réussi à échapper partiellement au système de la féodalité. Ils sont considérés comme des notables des campagnes, très présents dans les assemblées villageoises et, parfois, interlocuteurs directs du seigneur du lieu. Certains sont très riches, d'autres moins, mais ils représentent néanmoins l'élite de la paysannerie avec les fermiers aisés. De leurs terres ils parviennent à tirer la subsistance de leur famille quelle que soit la conjoncture climatique ou économique. La plupart sont des fermiers qui possèdent un ou plusieurs terrains de culture, du bétail, des semences et du fourrage. Ils louent des superficies très importantes (réserves seigneuriales) qu'ils pourront mettre en valeur grâce à leur capital d'exploitation. Pendant la crise, cependant, les crédits auprès des seigneurs terriens se multiplieront afin de conserver les terres louées. Si les intérêts n'étaient pas remboursés à temps, alors ils étaient expulsés.
Source wikipédia

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